Le dimanche 11 septembre 2022, la Commune a fêté son premier anniversaire ! Nous l’avons célébré sur le stand de la fédération de Paris du PCF à la fête de l’Humanité.
– Paul Amour, militant de la Commune, ouvre la fête sous les auspices de la lutte contre l’impérialisme en France dans le secteur de la santé.
-Samira Akrour, responsable du comité de défense Bichat/ Beaujon, présente la lutte syndicale et politique à Bichat et Beaujon ainsi que leurs perspectives.
– Meïlys Khider, journaliste, auteur de Médecins cubains, les armées de la paix, présente le modèle cubain communiste de santé, inventé par Guevara, fondé sur la prévention, la proximité médecin-patients, la formation et la recherche de pointe.
– Bruno Lamaille, militant CGT de la lutte à l’Hôtel-Dieu depuis 2013.
-Aline Bérardi : militante de la Commune présente les luttes à Hôtel-Dieu et notre formation en Commune hospitalière.
Retrouvez ci-dessous la présentation de la fête par Paul-Amour.
Nous reproduisons ci-dessous le discours prononcé par Paul-Amour :
Alors que vous vous attendez surement à ce que je vous parle des affres de l’hôpital public, j’aimerais plutôt placer notre fête sous les auspices de la lutte contre l’impérialisme franco-européen. Il convient alors de poser la question : être impérialiste, qu’est-ce que ça signifie ?
Laissons de côté les définitions volontairement trompeuses de l’impérialisme commises par des anticommunistes –comme Hilferding et Arendt par exemple. Autrement dit, tenons-nous en à la définition économique de l’impérialisme donnée par Lénine en 1917 dans sa brochure Impérialisme, stade suprême du capitalisme. Nous pourrions alors rappeler que l’impérialisme se caractérise par la concentration du secteur industriel, la soumission des industries aux banques, financiarisation… On devrait évidemment s’appliquer à démontrer combien cette logique est à l’œuvre dans le secteur de la santé depuis la création de la sécurité sociale en 1945. Et à l’AP-HP évidemment. Mais laissons-là le discours économique et tenons-nous en aux conséquences politiques de l’impérialisme franco-européen sur nos quotidiens.
Dans le poème La puissance de l’espoir, Paul Eluard écrit : « Je n’ai rien mien, on m’a dépossédé ». On entend souvent cette petite musique en qui concerne l’hôpital public en France [depuis l’avènement de la Sécu]. Mais voilà, la sincérité communiste nous oblige à reconnaître qu’en fait nous n’avons jamais eu le pouvoir sur ce domaine, comme sur aucun autre. La direction de notre parti n’a jamais été que dupe sur ce point ; nous ne le sommes pas.
Et pour une bonne raison : nous voyons bien, sur le terrain, loin des assemblées parlementaires, des charges électorales et syndicales, que nous n’arrivons pas à mettre la main sur le pouvoir, que nous n’arrivons pas à faire valoir notre volonté politique.
Cela fait des dizaines d’années que des générations de militants se succèdent à l’Hôtel-Dieu de Paris pour empêcher son amoindrissement, sa fermeture, sa transformation en zone commerciale et touristique… Cela fait autant d’années que nous essuyons les échecs. Pourquoi donc ? En sommes-nous responsables ? Forcément pour partie, évidemment. Mais notre mal vient de plus loin. Ce que nous entrevoyons à travers ces échecs, ce sont les renoncements de nos prédécesseurs et nos propres renoncements devant la tache révolutionnaire qui nous incombe à nous, communistes français et européens.
C’est pour mettre fin à cette longue succession de défaites que nous nous sommes constitués en commune il y a un an, à l’été 2021. Il n’était pas question de gagner la guerre tout de suite ; pas même de gagner toutes les batailles que nos ennemis et nos alliés objectifs dressent sur notre chemin. Il s’agissait de relever enfin la tête. D’être enfin en accord avec notre désir politique profond. D’enfin jeter les bases de la révolution qui vient.
C’est la raison pour laquelle, un an plus tard, nous sommes heureux de nous retrouver pour célébrer notre première année de lutte conséquente. Nous sommes fiers du chemin accompli ; Aline va en reparler dans quelques minutes.